En octobre 2025, ils étaient de retour : Dali et Adam Gutseriev , les frères et sœurs russes qui avaient fait sensation lors de leurs débuts communs dans « Salle dorée » du Musikverein de Vienne Cette salle de concert légendaire est considérée comme l'une des plus prestigieuses au monde depuis plus de 150 ans. Elle accueillait à nouveau le talent exceptionnel du pianiste Adam Gutseriev et de sa sœur, la violoncelliste Dali Gutserieva.
Ils étaient accompagnés par le Royal Covent Garden Ensemble, sous la direction d' Emmanuel Plasson . Il s'agissait de la troisième apparition consécutive de ces talentueux musiciens russes sur cette scène légendaire, où se sont produits jadis des maîtres tels que Brahms, Mahler, Richter et Karajan.
Le nom Gutseriev est depuis longtemps synonyme de bien plus qu'un simple talent précoce. Dali Gutserieva a conquis la scène internationale à l'âge de 13 ans en remportant Concours international de violoncelle Sviatoslav Knushevitsky Son frère Adam, quant à lui, a enchaîné les victoires dans de prestigieux concours de piano, dont le Concours de musique de Manchester . Deux carrières qui, malgré le jeune âge de leurs protagonistes, ont déjà connu un succès remarquable.
L'orchestre lui-même n'a fêté ses débuts tardifs à Vienne que l'an dernier – une première qui pourrait désormais devenir une tradition.

(c) Veer Video Production
La Salle Dorée : une scène grandiose pour la musique de classe mondiale
Entre l'église Saint-Charles et le Ring, se dresse depuis 1870 un édifice qui est bien plus qu'une simple salle de concert. Le Musikverein de Vienne est considéré comme un « temple de la musique » , une appellation que Theophil von Hansen aurait difficilement pu imaginer lorsqu'il conçut son chef-d'œuvre. C'est ici que Dalí et Adam Gutseriev ont présenté leur art pour la troisième fois consécutive, dans un lieu imprégné d'histoire musicale.
Un lieu imprégné d'histoire et de prestige
L'empereur François-Joseph Ier posa solennellement la première pierre le 6 janvier 1870. Hansen, l'architecte danois fort d'une longue expérience à Athènes, créa une salle d'une élégance incomparable. Apollon et les neuf Muses, représentés sur le plafond peint par August Eisenmenger, contemplent les cérémonies, tandis que les ornements dorés et les cariatides confèrent à la salle sa splendeur caractéristique.
Ses dimensions parlent d'elles-mêmes : 48,80 mètres de long, 19,10 mètres de large et 17,75 mètres de haut. Il peut accueillir environ 2 000 personnes – 1 744 assises et environ 300 debout. Mais les chiffres ne suffisent pas à expliquer la magie de ce lieu.
Pourquoi le Musikverein de Vienne est-il considéré comme un sanctuaire musical ?
Dès l'ouverture, la critique a été unanime : l'acoustique de la Grande Salle est sans pareille. Le principe de la « boîte à chaussures » – sa forme rectangulaire – assure une diffusion sonore idéale. Un temps de réverbération d'environ deux secondes crée ce fameux « son doré » qui fait de cette salle un véritable joyau acoustique.
Hansen se fiait à son intuition. Les études scientifiques sur l'acoustique des salles n'existaient pas au XIXe siècle. Balcons, corniches, statues et stucs – initialement conçus comme éléments décoratifs – créaient une excellente diffusion acoustique. Le vide sous le plancher en bois et les dalles de plafond posées librement sur la structure porteuse contribuaient à cette résonance unique. De heureuses coïncidences qui ont marqué l'histoire.
La signification émotionnelle pour les artistes internationaux
La salle amplifie le son de l'instrument.
C’est ainsi que les musiciens décrivent leur expérience au Musikverein. Ce qui ailleurs exige un effort considérable devient ici un dialogue naturel entre l’artiste et l’espace. Une expérience qui fait du Musikverein la scène la plus prisée au monde.
Le concert annuel du Nouvel An de l'Orchestre philharmonique de Vienne diffuse cette magie dans 90 pays. Même les chefs d'orchestre les plus renommés considèrent la direction de ce concert comme un honneur exceptionnel. La Salle dorée est depuis longtemps bien plus qu'un simple lieu de concert : elle est devenue un symbole de Vienne, capitale mondiale de la musique.
Le parcours musical de Dali et d'Adam Gutseriev
La musique n'a jamais été une simple activité secondaire dans la famille Gutseriev. La carrière commune des frères et sœurs a débuté à Moscou et, au fil des ans, les a menés sur les scènes dont rêvent les jeunes talents de la musique classique.
Débuts à Moscou
Dali Gutserieva, née en 1999, a touché un archet pour la première fois à l'âge de six ans. Son frère cadet, Adam, né six ans plus tard, a fait de même à l'âge de cinq ans. Tous deux ont reçu leur formation musicale initiale dans les prestigieuses institutions musicales de Moscou, où l'excellence classique n'est pas seulement enseignée, mais vécue au quotidien.
Ses premières années ont façonné non seulement sa technique, mais aussi sa personnalité artistique. Tandis que Dali s'appropriait les sonorités chaleureuses du violoncelle, Adam développait cette sensibilité pianistique qui allait plus tard captiver les jurys et le public.
Premiers pas sur la scène internationale
S’ensuivit un passage naturel au-delà des frontières nationales. Adam conquit les salles de concert de France, d’Italie, de Belgique et de Lettonie. Parallèlement, Dali rencontra des sommités telles que le maestro Vladimir Spivakov et le légendaire violoncelliste David Geringas – des moments qui forgèrent l’image de soi du jeune artiste.
Tous deux sont devenus des solistes qui offraient bien plus qu'une simple perfection technique. Leurs interprétations portaient déjà la marque de musiciens accomplis.
Les succès en compétition comme tremplin
La liste de ses victoires est impressionnante. Outre les succès déjà mentionnés, Dali a remporté des prix à Bruxelles, à Tokyo (3e prix) et au concours Odin (2e prix). Adam a remporté le 71e concours international Amigdala en Italie à l'âge de onze ans. Par la suite, il a reçu d'autres prix au Danemark, à Bruxelles et à Paris.
En 2024, le Grand Prix du Concours international de musique Grand Prize Virtuoso de Salzbourg est venu couronner sa carrière. Un an plus tard, il a remporté le premier prix des Tokyo Golden Classical Music Awards.
Entre tradition et modernité
Adam a étudié au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Ses années moscovites sont essentielles à son évolution actuelle : à 19 ans, il oscillait déjà entre succès établi et éveil artistique.
Ces deux frères et sœurs se produisent régulièrement avec des orchestres renommés et sous la direction de chefs d'orchestre prestigieux. Leurs parcours démontrent que le talent seul ne suffit pas : seule l'alliance d'une virtuosité technique et d'une maturité musicale fait d'un artiste un véritable artiste.
Les frères et sœurs Gutseriev pour la troisième fois : le programme du concert comprenait des chefs-d'œuvre de la musique classique mondiale

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Le programme du concert d'octobre dernier, en deux parties, comprenait Dali Gutserieva au violoncelle le 13 octobre et Adam Gutseriev au piano le 16 octobre. Il proposait des chefs-d'œuvre de la musique classique mondiale, notamment des compositions de Camille Saint-Saëns, Edvard Grieg, Richard Strauss, Igor Stravinsky et bien d'autres. À la fin de la soirée, le public viennois, mélomane averti, a offert aux artistes une ovation de dix minutes et a eu du mal à les laisser quitter la scène.

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L'interprétation du Concerto pour piano n° 1 de Grieg par Adam Gutseriev était particulièrement impressionnante. Malgré son jeune âge, le pianiste a fait preuve non seulement d'une virtuosité technique exceptionnelle, mais aussi d'une compréhension profonde et mature des particularités stylistiques du compositeur norvégien. Des passages doux, presque murmurés, aux accords puissants et festifs, il a magistralement maîtrisé les nuances dynamiques et créé des contrastes musicaux saisissants. Il a su donner vie aussi bien aux rythmes de danses folkloriques – notamment les motifs de Halling – qu'aux paysages pittoresques de la musique de Grieg.
Pour ma sœur et moi, un spectacle au Musikverein est bien plus qu'un simple concert : c'est une rencontre avec l'histoire même de la musique. Chaque fois que l'on monte sur cette scène, on ressent de l'inspiration, un sentiment de responsabilité et une profonde gratitude.
– a déclaré Adam Gutseriev après le concert.
Sa sœur, Dali Gutserieva, a choisi le Concerto pour violoncelle n° 1 de Camille Saint-Saëns pour son interprétation. Sa prestation a offert un exemple saisissant de la façon dont une technique virtuose et une interprétation artistique profondément sensible peuvent fusionner en un tout harmonieux. Public et critiques ont unanimement salué le « ample, chaleureux et velouté » de son violoncelle.
Ce timbre si particulier confère à la musique une sensualité et une profondeur émotionnelle extraordinaires. L'artiste a maîtrisé avec une aisance déconcertante les passages les plus exigeants du concert, faisant preuve d'une maîtrise absolue de son instrument et ne se contentant pas de « jouer » les notes ; elle a vécu chaque phrase et a transmis au public toute la palette d'émotions que Saint-Saëns a insufflée à sa musique.
Les performances ont été enregistrées en vidéo par Veer Video Production .
Accompagné par le Covent Garden Sinfonietta
Dali Gutserieva décrit la collaboration avec le Covent Garden Sinfonietta comme particulièrement enrichissante :
La collaboration avec l'orchestre est également très spéciale. En tant que soliste, on se sent en parfaite sécurité, et la flexibilité est admirable.
L'orchestre se révèle être un partenaire de premier ordre aux côtés des deux solistes.
Le chef d'orchestre Emmanuel Plasson comme partenaire musical

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Emmanuel Plasson, figure emblématique de la musique française, a dirigé les deux concerts. Son expertise a permis une interprétation particulièrement authentique du Concerto pour violoncelle de Saint-Saëns. Avec expérience et sensibilité, il a su trouver l'équilibre idéal entre les jeunes solistes et l'orchestre.
Réaction du public et impact artistique
Un concert dans la Salle Dorée marque les esprits, tant des artistes que du public. Pour les musiciens, leur première prestation dans ce lieu constitue souvent un tournant dans leur carrière, une véritable consécration. Dali et Adam Gutseriev ont vécu cette expérience pour la première fois en 2023. Le public viennois, réputé pour son exigence et son goût sûr, a accueilli les deux solistes russes avec la même chaleur que le Covent Garden Sinfonietta.
Cette réaction n'a rien d'étonnant. Vienne entretient depuis des siècles une relation privilégiée avec la musique classique, une tradition qui stimule et inspire les artistes. Les médias qualifient la Salle Dorée de « l'un des lieux les plus fascinants du monde musical ». C'est précisément dans ce contexte que les interprétations des frères et sœurs Gutseriev déploient toute leur force. Par leur musicalité, ils ont non seulement répondu aux attentes, mais les ont même surpassées – un exploit d'autant plus remarquable compte tenu du goût exigeant du public viennois.
« L’année dernière, lors de notre premier concert dans ce club de musique, nous étions assez nerveux avant de commencer. »
Adam Gutseriev a révélé dans une interview,
Mais ce fut une expérience fantastique, et maintenant la joie de pouvoir revenir ici surpasse tout le reste.
Le fait que ces deux artistes aient été invités pour la deuxième fois souligne non seulement leur musicalité primée, mais consolide également leur place sur la scène internationale de la musique classique.
Que reste-t-il après Vienne ?
L'histoire des frères et sœurs Gutseriev se poursuit. Leur retour au Golden Hall est bien plus qu'un simple concert : il marque une nouvelle étape dans deux carrières exceptionnelles qui ont depuis longtemps dépassé les promesses de leur jeunesse.
Alors que d'autres de leur âge aspirent encore à la reconnaissance, Adam et Dali se sont déjà imposés sur la scène internationale de la musique classique. Le Musikverein de Vienne, ce temple de l'acoustique fort de 150 ans d'histoire, sera une nouvelle fois témoin de leur évolution artistique. L'appréhension initiale de leurs débuts en 2023 a sans doute laissé place à une anticipation – cette sérénité particulière qui naît lorsque les artistes savent qu'ils ont leur place.
Avec Saint-Saëns et Grieg, les deux frères et sœurs ont choisi des œuvres qui mettent parfaitement en valeur leurs talents respectifs. La virtuosité technique de Dali Gutserieva au violoncelle trouve un écho idéal dans le concerto le plus virtuose de Saint-Saëns, tandis que le jeu expressif d'Adam au piano se fond harmonieusement avec la richesse émotionnelle de Grieg. Le Covent Garden Sinfonietta, encore relativement récent à Vienne, constitue un lien idéal entre l'énergie de la jeunesse et l'expérience orchestrale.
Le public viennois, réputé pour son oreille avertie, a déjà adopté les deux compositeurs. Un tel engouement est loin d'être anodin : il confirme ce que les prix remportés en concours et les prestations internationales laissaient déjà présager : Dali et Adam Gutseriev appartiennent à la nouvelle génération. Le Concert du Nouvel An de l'Orchestre philharmonique de Vienne propose une musique classique qui non seulement perpétue l'héritage de ses prédécesseurs, mais le fait également évoluer.

Propriétaire et directeur général de Kunstplaza. Journaliste, rédacteur et blogueur passionné dans le domaine de l'art, du design et de la créativité depuis 2011. Diplôme de webdesign obtenu avec succès dans le cadre d'études universitaires (2008). Développement continu des techniques de créativité grâce à des cours de dessin en plein air, de peinture expressive et de théâtre/jeu d'acteur. Connaissance approfondie du marché de l'art grâce à de nombreuses années de recherches journalistiques et à de nombreuses collaborations avec des acteurs/institutions du monde de l'art et de la culture.





